VINLAND
Las de rester au port, faible jouet du clapot,
Epris de grands espaces et de montagnes d’eau,
Dusses-tu ronger tes bouts et forcer tes matelots,
Rien ne t’empêchera de filer vent dans le dos.
Au large tu croiseras demoiselles et sabots,
Ketchs élancés, goélettes, méthaniers et cargos,
Kyrielles de porte-conteneurs, pétroliers et paquebots.
Aussi, loin des routes du commerce et des gros,
Résonnant du chant des marins au front haut,
Vibrant de leur vie : ce cadeau,
Il faudra te faire phare, projecteur et flambeau.
Nul alors n’arrêtera votre élégant galop.
Laissez filer des lignes quand le temps sera beau,
Attrapez, comme au vol, daurades, espadons, bonitos,
Nourrissez-vous des enfants, des petiots
De cet océan, de ces mers, de cette eau.
Alain Croquelois
30 juin 2005